Historique de St-Octave-de-l’Avenir
(1932 – 1971)
* 1929 – 1930
Crise économique qui frappa une bonne partie de la province. La Gaspésie en particulier, fut durement touchée par le chômage et à Cap-Chat, comme dans plusieurs autres paroisses d’ailleurs, la crise 29-30 met plusieurs dans une situation quasi voisine de la misère. Devant les besoins urgents de l’heure, il fallait trouver une solution pour remédier au chômage, qui ne pouvait se prolonger longtemps pour les familles nombreuses surtout.
Mgr Octave Caron, alors curé de Cap-Chat à l’époque, aidé du député du temps, monsieur Thomas Côté et quelques autres volontaires tels,
messieurs Jos Labrie, Michel Lemieux et l’inspecteur de la colonisation, monsieur Euclide Gosselin, préparent de nombreuses requêtes, pour divers ministères, en vue d’obtenir une solution possible.
Après de longues délibérations, on trouva qu’il n’y avait qu’un seul moyen efficace: fonder dans la forêt vierge de nouvelles paroisses. Un bon matin, la nouvelle se chuchota d’oreille en oreille… on ouvrait une paroisse en arrière de Cap-Chat.
Le recrutement fut facile, les volontaires à l’époque, ne se comptaient pas. Ce qu’il fallait… des travailleurs acharnés, capables de se plier à tous les sacrifices.
Ce fut donc le premier départ. Mgr Caron, accompagné de quelques citoyens, se risquent à escalader les monts et à dévaler les coulées havre
sac au dos. Les plus hasardeux, monsieur Labrie, messieurs Lemieux et Gosselin, formaient l’avant-garde, taillant à la hache un premier sentier rudimentaire.
Pendant plusieurs jours, on recommence la même escalade qui mène chaque jour, un peu plus loin. Partout, toujours, des arbres chaque côté du petit piéton, heureusement qu’au dessus de tout cela pour nourrir leur espérance, il y a un coin de ciel bleu qui tranche avec le vert de la forêt et la grisaille des âmes. Après quelques semaines de rude labeur, le premier travail est ébauché et on est prêt à déterminer le nombre de lots à distribuer.
Cela ne se fit pas sans difficulté, comme le disait si bien plus tard, l’Inspecteur de colonisation: 31 lots sur le rang 19, 31 lots sur le rang 20, formèrent donc le rang double du nouveau village. Un nom fut choisi pour la nouvelle paroisse. D’emblée, les premiers colons, n’hésitent pas à lui faire porter le nom de son fondateur: St-Octave, auquel Monseigneur ajoute: « de l’Avenir », pour la prospérité sans doute.
Maintenant, il fallait bâtir. Comment ?
Et avec quoi surtout car, il n’y avait ni chemin carrossable ni moulin pour faire le sciage du bois. On débarrasse le coin qui servira d’emplacement. Chacun fit son premier défrichement. La situation n’était pas rose.
Il fallait, avec des moyens de fortune, trouver sur place les premiers matériaux. Les premiers tronçons d’arbres équarris à la hache, s’alignent les uns sur les autres pour fabriquer les quatre pans, ils sont solidement attachés les uns aux autres avec des fiches de bois, le tout calfeutré de mousse, le tout coiffé d’un toit de fortune.
On travailla en corvée tout l’été: 32 pour bâtir les camps, celui de Pierre, de Wilfrid, de Georges, d’Edgar, de Pit, etc. Tant et si bien, qu’à l’automne, chaque père de famille, avait sa maison bien à lui si on peut s’exprimer ainsi.
Donc, à l’automne 1932, 32 femmes et enfants, vinrent retrouver maris et pères dans la forêt. Les femmes et les filles surtout, connurent des moments de détresse en apercevant ces planchers rugueux et ces murs noircis. Il germa sûrement des pensées de révolte et il y eut des larmes amères, pour avoir laissé derrière eux, des parents, des amis qui ne devaient pas charroyer l’eau au petit ruisseau pour alimenter la famille et s’éclairer à la lampe à l’huile et laver péniblement à la planche, les vêtements noircis des abattis.
Heureusement que Mgr. Caron venait chaque semaine, porter secours et encouragement. Le camp de monsieur Philadelphe Gagné terminé, il vint y entendre les confessions et distribuer la communion. Personne ne manquait à l’appel.
Avec quelle foi, on offrait au Seigneur, le tribut de tant de sacrifices. C’est sans doute pour cela que St-Octave compta plus tard, deux prêtes: les curés Mainville et Paradis; deux religieux: frère Denis Chrétien et Gaétan Cyr; une bonne douzaine de religieuses, tous enfants de la paroisse.
Mais de quoi vivaient ces familles me demanderez-vous ? Le ministère de la Colonisation de ses largesses, offrait à chaque famille, une allocation qui variait entre dix dollars et vingt dollars, selon le nombre d’enfants. Pendant tout le temps qui s’écoula, en pourparlers et en attente, Mgr. Caron paya de ses économies, les aliments nécessaires aux colons, aidé de plusieurs familles généreuses de Cap-Chat, qui firent beaucoup pour St-Octave. Le premier hiver fut « extrêmement » long, la neige fut abondante et le printemps interminable. Les colons bûchèrent avec peine, quelques cordes de bouleau, vendus $2.50, qu’ils devaient livrer par dessus le marché, à plusieurs milles de chantier, au moulin de Roy & Frères de Cap-Chat.
La terre vierge, rendait ses premiers produits, abondants et d’une qualité rare. Déjà les mérites de St-Octave avaient atteint des oreilles étrangères. Bientôt, des contingents d’un peu partout, de Padoue, Price, Mont-Louis, Ste-Anne-des-Monts, même de Québec et Montréal, vinrent s’ajouter à celui de Cap-Chat.
On construisit une école – chapelle; en septembre, les enfants pourraient recommencer leurs études. Petit à petit, le travail se poursuivait mais, tout n’allait pas sur des roulettes car, pour défricher et faire de la terre, il faut brûler les abattis. Le feu est un instrument capricieux entre les mains de l’homme. Souvent, un abattis mal éteint, avec l’aide du vent imprévu, entraînait souvent une conflagration alors, l’exode commençait…
Sur les mauvaises routes, des voitures à cheval, chargées de femmes et d’enfants, récitaient litanies et chapelets, pendant que les hommes reculaient pas à pas devant l’envahisseur.
Des maisons brûlaient, on y pouvait rien; le cœur angoissé, on recommencera. C’est sur cet esprit que s’est bâti St-Octave.
La colonie obtint son bureau de poste. Le courrier ne voyageait que deux fois par semaine: mardi et vendredi. C’était d’ailleurs suffisant. Je me rappelle une réflexion de madame Chrétien: « je dois souvent écrire une lettre pour que le sac ne parte pas vide ».
Le courrier s’effectua d’abord en « wagon », puis en camion. En hiver, en traîneau à cheval, en « snow mobile » et en chiens, quand les routes étaient impraticables. Monsieur Freddy Parent, construisit le premier moulin à scie. D’autres suivirent, ceux de MM L. Joseph Roy, Georges Bernier, Edgar Chrétien, Adrien Dumont et le moulin à bardeaux de Chrétien & Frères.
Les magasins ouvrirent leurs portes; les forges s’ouvrirent, celle de M Ouellet et Damase St-Pierre.
Monsieur le curé Auguste Rivard, fut le premier curé résident de la paroisse. Pour apprécier à sa juste valeur, le travail formidable qu’il accomplit, il faudrait l’avoir vu à l’œuvre jour et nuit. Il garda toujours pour lui, la moindre impression susceptible de décourager ses paroissiens. En septembre de la même année, je fus la première institutrice, à l’école-chapelle ( madame Simone Chrétien). Je me garderai de trahir, les impressions de mes premières nuits blanches, couchée sur les bancs de la chapelle où trottaient en toute liberté, les souris qui faisaient lancer des cris d’horreur.
Mgr Ross venait bénir la chapelle, ce fut la première cérémonie imposante. Pour la première fois, les cloches tintaient au-dessus de l’immenses forêt. Les gens se pressaient sur le passage de l’Évèque, s’arrêtant aux arches élevées un peu partout sur son chemin. Ces gens avaient la foi, celle qui transporte les montagnes. Enfin, d’autres rangs s’ouvrirent: le « 8e » avec un rang simple de 31 lots, ensuite « Romieu et Faribeau ». Ce dernier devait finir par une conflagration terrible que personne n’oublia jamais. À la suite de requêtes répétées des paroissiens, conjointement avec monsieur le curé Rivard, le Ministère de la Santé, jugea comme une nécessité première, de doter la paroisse d’une garde-malade. Qui accepterait de se sacrifier, de venir se dévouer en un pareil coin solitaire ? On s’interrogea longuement, pendant les semaines qui suivinrent…Puis… un bon midi, arriva montée sur le long express à cheval, la menue petite garde accompagnée de son père.
Les familles du voisinage, examinaient curieusement, la nouvelle venue, si désirée des mamans qui attendent la cigogne et tous les autres bien sûr, qu’elle a vite fait de sécuriser, par un courage qui ne correspond nullement à petite taille.
Pardonnez-moi si je vous fait languir, pour connaître son nom ( tout autant que moi qui attendait depuis longtemps, cette compagne de classe ) qui est là, bien présente devant: madame Sylva Côté ( Mlle Jeanne Emond ). Je n’ai pas les mots qu’il faut, pour exprimer les témoignages de reconnaissance qui lui furent attribués, pour son inlassable courage.
À l’époque, le bois n’avait rien de rassurant, il fallait avoir les nerfs solides, pour s’aventurer en pleine forêt, au secours immédiat de la maman qui attendait la cigogne ou du blessé de la forêt et des autres malades.
Certains jours, la tempête de vent de sud ou nuit de tempête de neige, la nature semblait de connivence; le vent hurlait au pied des montagnes, la traîne à chiens, suivait la piste étroite qui prenait les apparences d’un ravin profond ou d’une montée infranchissable avec le risque sans cesse présent de verser de la traîne loin de tout secours. Je ne me rappelle pas qu’elle n’ait jamais failli à la tâche.
Monsieur le curé Rivard, entreprit de bâtir l’église actuelle, faisant place à l’école – chapelle. Les colons s’attaquèrent à la rude tâche. Il fut donc résolu, que chaque famille fournirait à la cause commune: travail en corvée, bois de sciage et $ 20 en capital.
Il y eut aussi, un généreux octroi du gouvernement, tant et si bien, que la construction se fit, avec une dette minime. Plus tard, le couvent se construisit sur le même principe. Infatiguable, le curé Rivard, contribua à l’essor de la paroisse qui continua de se développer et comptait neuf cent âmes.
Monsieur le curé Rivard, reçut la charge d’une paroisse plus importante et l’abbé Valère Roy qui ne lui cédait en rien sous aucun rapport prit la direction de la paroisse.
Le rang « Faribeau » brûla en entier. Une centaine de personnes restèrent sans abri et quittèrent pour ailleurs.
La population était tombée à six cent âmes. La paroisse cependant, compte encore six écoles, huit institutrices, un dispensaire, un théâtre, une caisse populaire, une coopérative, un garage, plusieurs magasins, plusieurs moulins à scie.
Monsieur le curé Lafolley, continue avec brio, le travail de ses prédécesseurs. St-Octave connaît ses années florissantes.
Les habitants, installés dans des maisons propres et confortables, connaissent les bienfaits du progrès moderne: eau courante, électricité, radio et plus tard, la télévision, automobile et téléphone, de sorte qu’ils n’ont à envier, aux paroisses des alentours.
Monsieur le curé Lafolley, est remplacé par monsieur le curé Landry.
Travailleur acharné, on le voit à l’œuvre aussi bien à l’église et au presbytère et dans les champs.
Il veut redonner à la terre sa vie première. Il est le premier à constater que la terre appauvrie n’apporte que de maigres résultats. Finalement, il cède le pas et pour subvenir à ses besoins, comme prédécesseur, il donne des cours à Sainte-Anne-des-Monts.
Encore à cette époque, les moulins fonctionnent à plein rendement, les magasins Leclerc, Roy, Cyr et Dumont, font un chiffre d’affaires qui leur permet une certaine aisance. Le syndicat forestier opère, le sciage du bois se fait sur place, au moulin de monsieur Dumont qui emploie un bon nombre d’hommes.
Malheureusement, en août 1958, le moulin du village est détruit par un feu d’origine inconnue, ce qui porte alors un dur coup au syndicat appelé par la suite à disparaître. Et comme dernier clou, un grave incendie détruit le rang 7 et une partie des lots du rang 8.
Les moyens de subsistances coupés, les gens découragés quittent les uns après les autres. Les classes des rangs sont fermées, le dispensaire perd sa dernière garde-malade, madame Rose-Eva Lévesque; les postes occupés par les inspecteurs de la colonisation et de la voirie faisaient vivre 5 à 6 familles, les magasins périclinent, faute de clients et d’argent. L’hiver, les routes mal entretenues sont fermées des semaines entières.
Monsieur le curé Landry, est remplacé par monsieur le curé Alban Mainville. Comment louer les efforts d’un pasteur qui accepte de venir vivre ici dans de si pénibles conditions.
Les terres, de plus en plus délabrées et négligées, ressemblent à celles de 1932. Le chômage est redevenu la maladie chronique de bon nombre de familles. Ceux qui possédaient des argents, les voient couler entre leurs doigts à un rythme effrayant…
Monsieur le curé Mainville, est remplacé par monsieur le curé Henley, qui fut le dernier curé supporteur. Il fallait se rendre à l’évidence, les consciences endormies s’éveillent à la lumière de la cuisante vérité. Que deviendra ici la génération de demain pour assurer la relève ?
L’inquiétude agite les familles qui restent et qui refusent de partir.
Des études du B.A.E.Q., commencent et se poursuivent…Il n’y a plus rien de rentable à St-Octave, qui est voué à la fermeture.
St-Octave est desservi par monsieur l’abbé Normand Caouette. Et en août 1971, les classes disparaissent pour de bon. Mgr l’Évêque retire le dernier curé desservant et ce fut la triste fin. La dernière messe fut célébrée le 7 novembre 1970. ( 32 familles / 225 âmes ).
Note : en lisant le texte vous pourrez visualiser quelques photos relatives aux événements, en cliquant sur le ou les mot (s) de couleur différente dans le texte..!
Les promoteurs du projet : Mgr Octave Caron, curé de Cap-Chat, le député monsieur Thomas Côté et quelques autres volontaires tels, messieurs Jos Labrie, Michel Lemieux et l’inspecteur de la colonisation, monsieur Euclide Gosselin.
Les premiers défricheurs : Jos A. Pelletier – Honoré D’Astous – Pierre Paquet – Yvon Lamarre – Herménégilde Sergerie – Louis Pelletier – Léonidas Ouellet – Benoit Ouellet – Louis Fournier – Bélonie Harrisson – Pierre Chouinard – Charles Lamarre – Alphonse Roy – Herven Lamarre – Philippe Vallée – Stanley Lemieux – Wellie Gaudreau – Octave Beaudoin – Alphée St-Pierre – Georges Sergerie – Zénon Michaud – Joachim Bernatchez – Ovide Parent – Odilon Michaud – Paul Gagné – Léon Michaud – Jos Dionne – Adolphé Gagné – Damasse Dumont – Edgar Chrétien – Georges Chrétien – Wilfrid Chrétien – Lionel Bérubé – Élisée Isabelle – Émile Isabelle – Delphis St-Pierre – Philadelphe Gagné – Napoléon Tanguay – Bélonie Soucy.
La première famille à venir s’installer fut celle de monsieur Bélonie Harrisson. Les premiers magasins : Lionel Bérubé – Lucien Chrétien – Yvon Perrée.
Premier service postal entre Cap-Chat et St-Octave fut avec monsieur Lionel Bérubé. Le cheval a servi de transport jusqu’à l’année 1945, ensuite, on retrouve les noms de Gabriel Cyr – Charles-Eugène Plante et Louis Cyr. La première messe fut célébrée par Mgr. Caron, le 18 janvier 1933 dans le camp de Pit Gagné que l’on appelait le « Roi de la colonie ».
Construction de la première chapelle en bois rond qui servira d’école par la suite. Les premières maîtresses d’école furent Évelina Fournier Ouellet – Juliette Côté – Mariette Lamarre.
Une première scierie fut construite par Freddy Parent au pied de la coulée.
Ouverture du rang V111. On remarquait un important contingent de Padoue – Price : les Lévesque – Laflamme – L’Italien – Boudrias.
Premier incendie dans la partie sud du rang double, sur le lot d’Edgar Chrétien, qui brûla le camp de Wilfrid Chrétien et de quelques autres.
Une deuxième scierie vint s’installer au sud de l’église, c’est-à-dire sur le lot de Frank L’Oiseau, construit par Joseph Roy.
Ouverture du premier bureau de poste chez Edgar Chrétien le 18 septembre. Un autre feu sur la côte des Crêpes.
Construction des premières maisons : Edgar Chrétien et Damasse Dumont.
Arrivée du premier curé : l’abbé Auguste Rivard. Première messe le 22 septembre 1935. Premier baptême : Monique Chrétien. Ouverture du rang « Faribault ». Construction de la 2e chapelle et du presbytère.
On commence l’aménagement d’une route carrossable entre St-Octave et Cap-Chat. Ouverture du rang « Romieu ». Les premiers arrivés : Joseph Parent – Ludger Vallée – Gervais Gagnon et Gérald Leclerc.
Première sépulture : Jean-Guy Paradis, 1 an et 9 mois, fils de Louis Paradis.
Les Bernier transportent un moulin portatif pour scier le bois du rang « Faribault ».
La route fut terminée entre St-Octave et Cap-Chat. La première infirmière arrivée : madame Jeanne D’Arc Emond de Cap-Chat. La première auto fut celle de l’abbé Rivard, on l’appellait la « punaise » et le premier camion celui de Wilfrid Gagnon.
Construction d’un 3e moulin dans le rang « Romieu », celui des Bernier qui sciait du bardeaux en sapin et épinette.
La première école fut construite. On construit le dispensaire.
Ouverture du premier restaurant dans le « Romieu ». Environ 8’ X 12’ avec du stock de $35.
Commencement de la construction de l’église et sa bénédiction le 23 septembre 1939.
Établissement d’une commission scolaire, premier secrétaire Lucien Chrétien par la suite Armour Chrétien jusqu’à la fin. Un 4e moulin s’installe sur le lot « Edgar Chrétien » pour scier du bardeaux.
Finition de l’église. Fondation d’une Coopérative et d’une Caisse populaire Desjardins, premier secrétaire Luc Savoie.
La première Coop était chez Alphonse Deschênes dans le rang V111 pendant trois années, pour revenir ensuite en face de l’église. Le contrat de la malle fut accordé à Gabriel Cyr.
À partir des années 40, les colons bénéficiaient de plusieurs avantages exemple : $15 l’âcre pour le défrichement et un autre $15 pour le premier labour. Subvention de $300 pour la construction d’une maison, $75 pour la construction d’une grange – étable.
Construction du magasin Henri Cyr où Gabriel Cyr était barbier.
St-Octave est au sommet de sa population avec 150 familles et 1067 âmes. Il ya eu 38 baptêmes.
Première tragédie, Rita Thériault, fille d’Edmond et de Eva Gagnon, décédée tragiquement dans un incendie le 18 décembre.
Incendie du moulin à bardeaux d’Edgar Chrétien et fermeture du moulin de Freddy Parent.
Grand feu de forêt dans le « Faribault » et fermeture du rang par la suite. Le curé Valère Roy remplace le curé Auguste Rivard. Gérard achète le magasin de Lionel Bérubé et engage Marcel Chrétien comme barbier, 0.25 ç pour une coupe de cheveu. Un autre moulin se construit sur le lot de Maurice Chrétien, il s’agit du moulin « Chrétien et Frères ».
Incendie du moulin des Bernier au Romieu. La scierie Joseph Roy, qui avait été vendu à la compagnie « Richardson », passe au main de Roland Pelletier qui par la suite la revend à Edouard Fournier qui la remet en marche.
2e tragédie : Jean-Guy Charest 4 ans, fils d’Albert Charest et d’Alphéda Amyot, décède par accident le 20 juillet.
Fondation du « Syndicat Forestier ». Le premier secrétaire Léon Robinson, par la suite Armour Chrétien jusqu’à la fin. Edouard Fournier revend le moulin à Paul Lepage qui sciait des barreaux.
L’arrivée de la première « snowmobile », celle de Gabriel Cyr.
Construction du moulin du syndicat forestier.
48 baptêmes avec moins de famille. Le curé Nelson Lafolley remplace le curé Valère Roy.
3e tragédie, Germaine Pelletier, épouse d’Omer Soucy, décédée le 14 septembre. Gérard avait son magasin général et commençait à faire des longs métrages. Le premier au sous-sol de l’église (le conte de Monte-Cristo), par la suite à Sainte-Anne-des-Monts, Les Méchins et Sacré-Cœur etc… !
Le camp du « Syndicat Forestier » brûle au pied de la côte du ruisseau Côté.
Depuis 1941 on était passé de 151 à 114 familles pour 790 âmes. Le déclin avait commencé après le feu du rang « Faribault ».
Albert Roy commence la distribution rurale de la malle avec son cheval « Extall ».
On a eu enfin le téléphone. Première patinoire en arrière du magasin à Gérard. Quelques-uns avaient des patins, les autres courraient sur la glace. La rondelle, une boîte de lait Carnation. Au début des années 50, les boisés s’épuisaient et l’exode était commencé. On remarquait des hommes qui allaient travailler au Lac St-Jean, sur la Côte Nord.
Transport des élèves du rang « V111 » par Louis Cyr à l’école du village. Une autre tragédie s’abat sur la paroisse : Paul Lepage décède par accident dans son moulin.
L’électricité arrive à nos portes. Construction du couvent avec l’arrivée des religieuses.
Premier chantier du « Syndicat Forestier », sur le bord des Chic-Chocs, le bois reste là, il n’y avait pas de chemin. Le syndicat fait faillite, le bois sera racheté plus tard par Arthur Roy.
« Claimage » dans le rang « Romieu ». Une petite lueur d’espoir mais qui sera de courte durée. On avait commencé le chemin dans la montagne. Une autre tragédie, soit celle de Romain Gaudreau 17 ans, fils de Welly et d’Yvonne Beaudoin décédé le 8 mars.
La route devient carrossable jusqu’au sommet des Chic-Chocs. Le premier camion à y circuler fut celui conduit par Jules Raymond. Un nouveau tronçon de route par le ruisseau »Landry ». Fermeture du moulin des « Bernier » au Romieu. Deux autres tragédies dans la paroisse : Magella Dumont, époux d’Irène Fraser, décédé le 3 février dans le rang « V111 ». Par la suite, Paul-Eugène Lepage, fils d’Émile et d’Estelle Pelletier, décède sur la montagne. Georges Guy prend la relève de madame Perrée et d’Yvette Raymond en écrivant des comédies.
L’année où on a eu du verglas, un mois pas d’école…. ! Un autre décès, Pierre-Marie Gagné, époux de Marthe Lebreux,
décède lui aussi sur la montagne le 16 août 56.
Un avion s’écrase vers le mois de février ou mars dans les Chic-Chocs.
La station de télévision de Matane entrait en onde. Le chemin est ouvert jusqu’au pied de la coulée.
Un autre incendie important sur la réserve cantonale, qui se dirige par la suite vers St-Joseph-des-Monts, Cap Seize et s’arrêtera à St-Bernard-des-Lacs. L’arrivée du curé Évariste Landry, qui vient succéder au curé Nelson Lafolley.
Tragédie de Claude Pelletier, fils de Télesphore et Zoade Lavoie, au pont de la rivière Cap-Chat le 29 juin. Ouverture du chemin d’hiver jusqu’à l’église par Gabriel Cyr. Le moulin d’Adrien Dumont passe au feu mails il est reconstruit par la suite.
Ouverture de la station C.J.B.R.-TV sur le mont Logan. De nombreux skieurs étaient venus d’un peu partout du Québec et de l’Ontario pour skier dans les Chic-Chocs. Monsieur Cullock était du nombre.
Un nouveau projet venait de naître: « Arda ». Ce projet contribuerait au relèvement économique et social de la Gaspésie.
Une autre tragédie : le décès d’Adrien Dumont, époux de Simone Sergerie, par accident le 21 août. Il a apporté avec lui un morceau de St-Octave. Ce fut la fermeture du moulin. Un autre moulin ferme aussi ses portes, celui de « Chrétien et Frères ».
Les premières motoneiges commencent à arriver à St-Octave. La première course de motoneige pour le mont Logan, le départ s’est fait de la barrière.
Incendie du rang « V11 », encore une autre épreuve.. ! Première assemblée pour la fermeture des paroisses, au sous-sol de l’église. Travaux d’hiver dans le ruisseau « Landry ».
Publication du plan de développement de l’Est du Québec. Ils recommandent la fermeture de dix paroisses dont St-Octave. Un nouveau curé, Gérald Henley, remplace le curé Landry. Ouverture du chemin par Jules Raymond. Le déclin avait continué de 109 familles en 1961, on était passé à 67 familles pour 510 âmes.
Signature de l’entente Canada-Québec. La moyenne d’âge est de 47 ans.
On crée l’Office de Développement de l’Est du Québec.
Formation du comité de citoyens. Le comité de citoyens se rend à Québec, par la suite, le premier ministre Robert Bourassa, vient nous rendre visite à St-Octave. Arrêté en conseil en avril 1970, il faut qu’il y ait un vote positif de 80% avant la fermeture d’une localité.
Un vote a été pris le 25 septembre 1970, avec un pourcentage de 90% pour la fermeture. St-Octave a été la paroisse pilote. La dernière messe fut célébrée le 7 novembre 1970 par l’abbé Normand Caouette, il restait 32 familles pour 225 âmes.
Un autre président a été nommé pour terminer la fermeture. Les dernières familles quittent St-Octave, il ne reste que trois cultivateurs : Émeric, Paul-Émile et Aurèle, cette dernière famille quitte St-Octave avec la fin du film « Chez-nous, c’est Chez-nous ».
Les dernière maîtresses d’école furent : Simone Gagnon – Rosalie Lemieux et Lise Fraser mais, il reste toujours une famille qui ne veut pas partir, c’est celle de Lucien Fraser. Elle a quitté St-Octave au mois de janvier 1972. Lors de la fermeture, il restait environ 15 familles.
Mais comme St-Octave ne devait jamais complètement finir, il revit pleinement dans le « Camp d’été des cadets de Cap-Chat », appelé à apporter les développements que nous souhaitons pour vous, jeunes de Cap-Chat et aussi d’ailleurs pour que nous, « les pionniers » nous puissions dire :
Conclusion :
Ceci est inclus comme information générale, qui n’a aucun poids sans doute, pour le développement du camp de cadets. Il démontre cependant, que les destinées d’un coin de terre, peuvent changer suite à l’évolution des temps et à la volonté d’un bénévolat tenace.. !
Le premier texte est celui tiré de l’historique de St-Octave-de-l’Avenir, gracieusement fourni par madame Maurice Chrétien, une des dernières résidentes.
Les informations complémentaires et les photos, ont été recueillies avec l’aimable collaboration de monsieur Adrien Pelletier, fils de Roland (père de 15 enfants), anciens résidents de St-Octave.
Merci…. !